A Aubignas, le 5 août 2023….
Nous avons accueilli, pour le plus grand bonheur de tous, Tizia, une petite border de 2 mois. Et 4000 pieds de Merlots, d’à peine 5 ans. Ces derniers sont nés à Aubignas, de vrais petits ardéchois, contrairement à nous. Dans cette parcelle au dessus du village, au pied d’un piton basaltique, les jours d’école on entend les enfants jouer et rire pendant les récréations. Il y règne une énergie forte et sereine. Il y fait bon passer ses journées.
En Novembre dernier, nous avons attaqué la construction d’un nouveau bâtiment de stockage de 100m2. A peine terminé, c’est dans une excitation palpable que nous rentrons dans les parcelles pour la taille. Il ne fait pas chaud à cette période et nous prenons le temps de coiffer chaque pied. Un temps pour se présenter auprès des nouveaux, et pour revoir ceux que nous connaissons déjà. Doucement nous les préparerons au réveil de leur hibernation.
Après la taille, on épampre, puis on relève, puis on épampre à nouveau. On attend la pluie, longtemps. La terre en a besoin, elle en a tellement manqué l’année dernière. Mais elle finit par venir. C’est un soulagement mais on vient juste de détruire les engrais verts car il faisait trop chaud et on commençait à s’inquiéter de revivre le millésime 2022.
La pluie commence à tomber régulièrement. La nature explose mais tant d’eau et de fraicheur amène son lot de maladies dans la vigne. D’abord le blackrot, puis le mildiou. On prend le temps de passer dans les rangs pour enlever chaque feuille malade et éviter qu’elles ne se propagent. On pulvérise des tisanes en complément des traitements. La pression est forte cette année, et il ne faudrait pas que notre première récolte s’envole. Alors on ne quitte pas la vigne.
On aurait rêvé d’entendre le bruit de la pluie l’année dernière. Il a fait si chaud, si tôt. Il faisait déjà 35 degrés en Mai. La pluie a fini par tomber le 7 Septembre, mais la saison était terminée et les vendanges derrière nous. De fait, nous avons récolté tôt. Les maturités des raisins se sont envolées début Aout. On a sonné le premier jour le 12 avec des raisins gorgés de sucre. Les premiers, des sauvignons que nous récoltons non sans stress à 14 degrés potentiels. Puis viennent les gamays à 15°. Ça commence fort !
Les fermentations sont lentes et laborieuses, certaines cuves ne vont pas au bout de leurs sucres. Il faudra être patient. Pas du tout aussi simple que 2021.
Nous avons tout de même pu mettre en bouteilles cette année 2 cuvées blanches: Libellule (Ugni blanc, Marsanne et Roussanne) & Polichinelle (avec les fameux Sauvignons). Puis deux cuvées rosées, Elle Danse (assemblage de presses directes de grenache noir et de cinsault) et Embrasse Moi (carignan et cinsault). Enfin la dernière mise en bouteille en juillet, Elle Tremble, avec qui nous avons débuté notre aventure. On ne se présente plus mais on continue à s’apprivoiser. Chaque année, elle est différente, et elle nous offre un nouveau visage avec une identité bien marquée.
Pour les autres cuvées rouges (Aphrodite, Sonatine), on attendra…
S’est intercalée au printemps Constellation, notre Champagne des Fées. Nous sommes partis cueillir des fleurs de sureau et les avons fait macérer quelques jours dans de l’eau avec du citron, du sucre et des fruits secs. Une fermentation bien plus rapide! Elle nous offre une boisson fraiche et désaltérante idéale pour l’été.
La récolte, cette année, ne débutera pas avant fin aout. La véraison commence tout juste, et les sangliers s’approchent doucement des parcelles aussi. D’ici là, il nous reste un peu de temps pour préparer nos premières vendanges sur les parcelles des Bois Perdus.
Un beau millésime nous attend…
Les Bois Perdus 