#3-Elle tremble

A Aubignas, le jeudi 12 décembre 2019.

L’été est déjà loin. Le vin, comme la nature, change de vitesse, il se repose. Les jours sont plus courts, les feuilles tombent des arbres, et le vin mature.
Place à la taille. Les vignes ont besoin d’être mises à nu pour inventer un nouveau cycle au printemps. Une fois les feuilles tombées, on retrouve de l’activité dans les vignes. Les tailleurs avancent lentement, la silhouette cassée en deux. C’est aussi l’heure de la mise en bouteille des primeurs et des cuvées travaillées les années précédentes. Les salons du vin s’enchainent chaque week-end dans le monde entier. Il est temps de présenter son vin et d’aller le vendre.

Chez nous, Lumière a terminé son travail peu de temps après avoir déménagé. Nous l’avons mise dans 3 vieux fûts pour que le bois assouplisse son caractère très franc. Les deux autres cuves, issues de macération carbonique, prennent bien plus leur temps. On a sûrement voulu tirer un peu trop sur des macérations qui se passaient bien. Le passage au pressoir a relargué beaucoup de sucre dans les jus, et les fermentations ont eu du mal à repartir sereinement.
Les températures ayant chuté d’un coup fin octobre, les fermentations se sont tout simplement stoppées. Une fine pellicule blanche s’est installée sur le haut des cuves… Ce qui nous pousse à allumer le poêle dans le chai pour réchauffer nos cuves. La température du vin nous parait trop basse, trop rapidement. Le lendemain, Gilles Azzoni nous dit qu’il ne faut jamais faire ça, que l’odeur de la fumée peut s’immiscer dans le vin. Il nous conseille de coller le chapeau flottant des cuves au vin, pour limiter le contact entre le vin et l’air, et d’attendre. « Ça repartira au printemps ». On décide d’entourer les cuves et les fûts de couvertures de déménagement, et on rafle des vieux radiateurs à bain d’huile sur le bon coin. Ce qui ne change pas grand chose. La température du vin remonte, mais le travail ne repart pas.

Le 11 novembre, la Terre tremble en Ardèche. La maison et le chai sont littéralement secoués dans tous les sens. Le temps se réchauffe à ce moment là et nos fermentations repartent.

Il y a deux semaines, nous avons été invités avec 5 autres vignerons dans un salon de vins dans la Montagne Ardéchoise, près de Valgorge, où nous avons fait déguster nos vins pour la première fois. Dans la cave, la veille à 22h, avec nos différents béchers, nous testons les multiples assemblages possibles, et décidons de ce que sera notre première cuvée. Nous remplissons 12 bouteilles avec un entonnoir et une vielle boucheuse trouvée en brocante le matin même. Sur des gaffers rouges en guise d’étiquette, nous inscrivons « Les Bois Perdus – Elle tremble ». Il reçoit un très bel accueil, et les premières commandes sont passées.

C’est sous le soleil que nous profitons de ces mois de fin d’automne et de début hiver pour attaquer le travail sur nos 2 hectares d’amandiers et d’oliviers: taille, désherbage, piochage au pied de chaque arbre, et apport en fumier. Nous avons 150 amandiers et une centaine d’oliviers dont il faut prendre soin. L’ancien propriétaire nous a laissé un riche héritage, mais ils n’ont pas été entretenus depuis plusieurs années. Cela devrait nous tenir occupés jusqu’à fin Janvier. Ensuite il sera temps d’installer un réseau d’irrigation dans ces arbres grâce à un système de récupération d’eau de pluie. D’isoler le hangar avant l’été. Et de finaliser la création de l’étiquette pour « Elle tremble ».
Nous continuons sur notre bon rythme, on vous embrasse et à très bientôt

Lumière
Couvrir les cuves
Densité, mesure du taux de sucre dans le vin
Assemblage
Les 12 premières « Elle tremble »
Travail dans les amandiers

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