A Aubignas, le 1 mai 2021
… En rangs d’oignons. Au garde à vous.
2 jours complets à les répartir, les enfoncer avec une « fourchette » dans une terre délicatement travaillée en amont, et les arroser en guise de prière pour l’avenir.
Nous l’avons rêvé, planifié et craint. Rendez-vous pris les 28 février et 1er mars, jours racine, lune descendante, conditions parfaites sur le papier. Mais la météo en a décidé autrement, le sol était trop humide à ces dates. Nous avons donc décalé de 2 jours et planté nos premières vignes en plein cœur d’un nœud lunaire… Pires conditions. « A trop luner, on ne rempli pas son panier » disait Olivier De Serre, célèbre agronome ardéchois du 16ème siècle. Tant pis, nous tacherons de nous rattraper en les choyant 2 fois plus.
Syrah, Grenache, Roussane et Marsanne ont été accompagnés de belles énergies et de larges sourires. Une quinzaine de vignerons du sud Ardèche et des amis sont venus nous aider chaque jour. C’est grâce à cette entraide et cette bienveillance que depuis le début ce domaine se construit. Nous en avons été à nouveau témoins et en sommes infiniment reconnaissants.
La nature est belle et généreuse, mais elle sait pourtant se montrer impitoyable. Le gel a attendu que les vignes aient débourré pour s’installer une nuit. Chez nous ,-3°C. Dans le village d’à côté, -7°C. Une catastrophe pour beaucoup de vignerons qui attendaient des récoltes, et qui malgré tout ne peuvent baisser les bras et doivent accompagner leur vigne cette année, avec ou sans raisin.
Concernant notre parcelle, nous ne sommes pas très inquiets (aujourd’hui). Nos pieds ont l’air de plutôt bien repartir. La nuit du gel, nous avons, comme beaucoup de domaines qui travaillent en biodynamie, passé une préparation de valériane dans les vignes, ce qui permet de gagner 1,5 degré et déstresser nos jeunes plants. D’autres ont passé de l’arnica ou de la propolis. Des solutions qui sont efficaces quand les températures descendent jusqu’à -3°C. Au delà il est dur de sauver la récolte. Il y a aussi tous ceux qui ont illuminé et chauffé leurs parcelles à l’aide de bougies, braseros, bottes de pailles. Puis le gel a perduré plusieurs jours de suite. Les nuits ont été rudes…
Dans la continuité de notre démarche de travail des vignes et en cave en biodynamie, nous avons pulvérisé fin avril sur notre plantier, ainsi que dans les parcelles d’oliviers et d’amandiers, une préparation de bouse de corne dynamisée pendant 1h. Nous allons renouveler cette pulvérisation deux autres fois en jours racine à 9 jours d’intervalle afin de bénéficier de l’influence de 3 constellations. Cette préparation a pour but d’encourager le travail végétatif de la plante et de favoriser l’enracinement. Ensuite, après le départ des premières vrilles, nous passerons une pulvérisation de Silice de corne dynamisée, au lever du soleil, en jour fruit. La silice apporte une qualité lumineuse aux plantes et atténue les tendances aux maladies.
Nous avons eu la précieuse visite de Jean Marot, membre de l’association MABD (mouvement d’agriculture biodynamique) pour échanger autour de notre projet, son avenir, sur les pratiques biodynamiques, et particulièrement sur la présence animale et l’idée de ferme « globale ».
Depuis cet automne, nous tachons d’avancer dans ce sens. Après avoir taillé les fruitiers, puis travaillé le sol à leurs pieds et apporté du compost, nous avons mis des brebis et des poules dans ces parcelles. Nous avons également installé 40 nichoirs pour encourager des oiseaux à venir réguler la présence des insectes et éventuels nuisibles pour les vignes. Enfin, une voisine, Marianne, a installé 6 poulinières dans la forêt au dessus de la maison.
Voilà que nos vignes grandissent bien entourées ….

